Ici Paris-les-Bains, pic de chaleur genre sirocco jusqu'au sommet de la tropopause, temps idéal pour vous parler d'un livre ensoleillé : Songe à la douceur de Clémentine Beauvais - à emporter d'urgence dans votre petit sac de plage à message inspirant (j'aime pas la cellulite pour ma part). Remarquez, si devais customiser un sac avec la liste de tout ce que je n'aime pas, ce serait au moins un modèle XXXL, même que je pourrais écrire une chronique "Tous les trucs que je beurke" mais je me dis que non, Songe à la douceur, c'est beaucoup plus constructif !
Quand Tatiana rencontre Eugène pour la première fois, elle a 14 ans, il en a 17. Il est charmant et elle ne tarde pas à tomber amoureuse de lui, à la façon romantique et platonique du 19ème (je rêve de toi, mais je ne veux pas te voir tout nu !). Alors, elle lui écrit une lettre pour exprimer ses sentiments, mais il n'y donne pas suite. Et puis, un drame a lieu et ils se perdent de vue...
...pendant dix ans, jusqu'à ce que le destin les réunisse de nouveau. Tandis que Tatiana s'épanouit pleinement dans sa vie d'étudiante, Eugène s'ennuie dans son quotidien et rapidement, il ne pense plus qu'à elle.
Le livre est inspiré d'Eugène Onéguine de Pouchkine et de l’opéra éponyme de Tchaikovsky, ainsi Clémentine Beauvais a conservé la base de l'intrigue en la modernisant, et choisit d'écrire le texte en vers. Personnellement, je n'aime pas du tout lire un livre contemporain en vers (XXXXL le sac de plage customisé), c'était donc plutôt mal engagé. Et pourtant, j'ai dévoré Songe à la douceur comme une crêpe russe farcie au fromage blanc, même que quand j'ai débuté la lecture, j'étais allongée sur le tapis et qu'arrivée à la page finale, je n'avais pas bougé : les reliefs du tapis s'étaient imprimés sur mon bas de pyjama !
Ce que j'ai aimé dans Songe à la douceur
Le choix d'utiliser l'écriture en vers de façon originale, car en fait, Clémentine Beauvais joue avec la mise en page pour faire ressortir les émotions : les blancs sont des vides, les polices d'écritures racontent les humeurs et la disposition des mots nous fait des clins d'yeux. C'est un peu comme si les lettres dansaient ! J'imagine le travail qu'a dû effectuer l'auteure pour parvenir à ce résultat, d'autant qu'il y a de nombreuses références littéraires dissimulées un peu partout. Pour bien apprécier le livre, il faudrait le parcourir plusieurs fois (je le ferai, mais je ne m'installerai plus sur le tapis cette fois).
J'ai également adoré l'humour très présent et pétillant, qui éloigne définitivement le roman d'une histoire neuneu à l'eau de rose.
Même la fin ne tombe pas dans la facilité, c'est super rare dans ce genre d'histoire !
Ce que j'ai moins aimé
Absolument rien !
Et Songe à la douceur en bref alors ?
Une pépite dorée qui nous transporte sous un arc-en-ciel projetant des étoiles filantes : lire Songe à la douceur, c'est frotter la lampe merveilleuse ! Mille et un mercis à Clémentine Beauvais pour cette sucrerie trempée dans un Kusmi Tea St-Pétersbourg !
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Je vous quitte en pleine canicule, hésitant sincèrement à sortir mes blancs de poulet Picard du congélateur pour les poser sur mon dos, façon pierres thermales !