Je vous parle aujourd'hui du 10ème tome d'Agatha Raisin, Panique au manoir. En espérant que vous soyez au bord de l'eau, en train de vous faire tartiner le dos de crème solaire par le sosie de Jamie Dornan. Ca me rappelle la pub pour Ambre Solaire et sa bande son, Relax don't do it de Frankie goes to Hollywood. Euh, je ne sais pas si vous avez déjà prêté attention aux paroles ultra érotiques de la chanson : c'était au moins aussi suggestif que Katy Perry s'appliquant du Fluff sur les tétons. Bref. Revenons à la pétulante Agatha Raisin, qui, au vu du très grand succès commercial de la série, n'a pas besoin de ce genre d'artifices pour faire parler d'elle.
Lors du précédent volume, Agatha s'était rapprochée d'une diseuse de bonne aventure qui lui avait annoncé une prochaine rencontre amoureuse dans le Norfolk. Forte de ce présage, notre héroïne part donc pour donc Fryfam, petite bourgade à la pluviométrie vraiment trop importante. Sur place, elle est accueillie par un petit groupe de femmes du coin, du genre très actives en cuisine et napperons à crocheter. Pour se donner de la consistance et ne pas dévoiler le motif futile de son séjour, notre Agatha Raisin leur fait croire qu'elle s'est isolée pour écrire son premier roman, et qu'elle a déjà trouvé l'intrigue, inspirée par le manoir du coin. Mais bientôt, le gentleman farmer dudit manoir est retrouvé assassiné, et les circonstances de sa mort ressemblent étrangement à celles décrites dans les premières pages du roman imaginé par notre héroïne. Bien entendu, les soupçons se portent sur elle, qui se voit contrainte de mener l'enquête pour prouver son innocence. Pour pimenter le tout, Agatha aperçoit souvent des lueurs étranges au fond de son jardin et elle est bientôt rejointe par un ami, sir Charles Fraith, coureur de jupons et détective amateur. Intrigue principale de Panique au Manoir : qui est le meurtrier ? Intrigues secondaires : pourquoi ces lueurs au fond du jardin ? Agatha va-t-elle faire crac-crac avec Charles et oublier James, son ex-amoureux ?
Ce que j'ai aimé dans Panique au Manoir
Bon déjà, je suis très bon public des petits romans policiers. Celui-ci est très léger, du style à lire au bord de la plage alors que le marchand ambulant hurle : "chouchous, beignets, boissons fraîches !". Pas la peine d'être trop concentré, si le gras du beignet a coulé sur son ventre, on peut même se permettre de sauter quelques passages un peu longuets, sans perdre le fil de l’enquête.
Ce que j'ai moins aimé
Très honnêtement, il ne faut pas trop chercher de profondeur aux protagonistes : les personnalités sont caricaturales à souhait, et même si l'auteur a cherché à inclure de l'humour et à affubler Agatha d'une personnalité originale, on peut déplorer un côté "survol" qui fait limite littérature jeunesse. C'est un peu le même problème pour l'intrigue, qui n'est pas très recherchée et qui pourrait très bien constituer la trame d'un roman destiné aux 9-11 ans. C'est dommage, parce qu'il y avait matière à développer une ambiance gothique sympa : le mystères des lueurs du fond du jardin, le manoir, les paysages sombres de pluie... Malheureusement, on est bien loin des intrigues de Boileau-Narcejak et d'un mystère impénétrable qui nous tiendrait en haleine jusqu'au bout de la nuit. On retrouve la même impression de superficialité autour des relations amoureuses de notre chère Agatha. La seule action qui se démarque d'un roman jeunesse, c'est qu'elle fait crac-crac (mais je vous rassure, il n'y a aucun détail façon fifty shades). Enfin, l'écriture est très (trop) simple. Un chat est appelé un chat quoi.
Et ce Agatha Raisin, en bref ?
Au final, j'ai quand même terminé le bouquin, en grande partie car il fait partie d'une série et qu'il est toujours agréable de savoir qu'on va pouvoir retrouver une suite avec un fil conducteur, et s'attacher aux personnages. Et puis, les illustrations de couverture sont vraiment très réussies, on a carrément envie de les voir dans sa bibliothèque (je sais, je suis un peu superficielle parfois, comme Agatha). Bref, Panique au Manoir est un petit roman à lire vite fait, quand on a pas très envie de réfléchir ! Pour ma part, je pense que j'en relirai en anglais : c'est un bouquin idéal pour réviser la langue de Shakespeare, il n'y a pas de vocabulaire difficile à pénétrer (vocabulaire abstrus ou abscons ? Je ne sais jamais !).
Je n'ai pas de lu de policier depuis un bon moment, celui-ci me semble sympa pour l'été, à lire sur un transat à mi-chemin de la sieste post-barbecue !
RépondreSupprimerBonne journée !